Cette année encore, 3 lauréats au concours d’écrire « plaisir d’écrire » 2021/22 auquel ont participé 8 personnes de l’atelier d’écriture. Félicitations à eux ! Vous retrouverez leurs textes ci-dessous.
Au programme ce mois de juin une sortie balade nature le jeudi 02 juin pour deux groupes de FLE et une sortie Batorama le jeudi 09 juin pour découvrir Strasbourg autrement pour l’ensemble des parents d’élèves en cours de français dans les écoles maternelles et les apprenants du FLE.
La main droite et gauche
– Bonjour, ça va ? Tout va bien ?
– Eh, ça va merci
– Es-tu sûr que tout va bien car depuis plusieurs jours je te vois triste et pensive
– En fait, je m’ennuie car la plupart du temps je reste immobile, je ne fais rien, je sens que je n’ai aucune utilité
– Non pas du tout, pourquoi tu dis ça ? Sans toi, je ne serai pas la main droite
– Ah bon, comment ?
– S’il n’y avait pas de gauche, il n’y aurait pas de droite, tu comprends ?
– Oui, mais tu n’es pas fatiguée de travailler ? Tout le monde t’utilise pour coudre, dessiner, écrire, cuisiner et manger.
– Franchement non, parce que je suis là pour ça et tu sais que tout mon travail n’est pas complet et parfait sans ton aide
– Comment ça ?
– Par exemple pour dessiner quand je tiens le crayon, tu tiens le papier ou pour coudre quand je tiens l’aiguille, tu m’aides en tenant le tissu ou pour applaudir quelqu’un… ou pour jouer du piano…
– Ah bon !
– En fait, je ne peux pas faire les choses à la perfection sans ton aide, ton existence est très importante et utile, nous nous complétons et on ne peut pas vivre l’un sans l’autre, il ne faut pas être triste.
– Merci pour tes mots et de me redonner confiance.
OTMANI Nawal
Journal de ma main
Dans mon enfance, à la maison, il y avait des taupes qui détruisaient le jardin.
Ces mottes de terre, je les mélangeais avec de l’eau. Le résultat était une gadoue invraisemblable. Avec mes mains je pétrissais cette argile que je transformais en bonhomme, en maison, objets inimaginables tout droit sorties de mon cerveau, sous le regard attentionné de mes parents.
Maintenant, je fais beaucoup de choses avec ma main gauche alors que je suis droitière. Avec l’ergothérapeute, progressivement je réapprends à écrire ou à éplucher les pommes de terre. Ma main droite est encore fragile, l’écriture n’est pas minutieuse. Il me faut une éternité pour arriver à refaire les gestes du quotidien. Je pense à mon ami paraplégique qui ne peut pas décrocher son portable quand je l’appelle, qui ne peut pas laver son corps ou se déshabiller.
Mais j’ai deux mains qui peuvent ouvrir une porte toucher, caresser, dessiner et peindre à l’aquarelle, ce qui me procure la plénitude.
Qui sait si un jour je ne serai pas artiste !
DEGORRE Sabine
Une main de petit,
Une main de travailleur
Une main de maman,
Toutes sont différentes, Indispensables
Toucher et sentir la douceur d’un tissu,
Approcher une fleur, effleurer les pétales.
L’odeur reste sur la main.
Nous mangeons un gâteau pétri par des mains expertes
On regarde les mains d’un pianiste et nous savourons sa musique.
Les mains frappent, se tendent, écrivent caressent,
Elles nous suivent toute notre vie
Pour devenir ridée et un peu malhabiles.
Mais on les admire
Pour tout ce qu’elles font et feront encore.
HUBERT Eliane